Il
est des rêves de grandeur qui planent parfois sur les palmiers de
la corniche de Majunga. Aujourd'hui le deuxième port de Madagascar,
relié par une route bitumée à Antananarivo, la capitale,
fait face à l'Afrique avec qui le commerce ne cesse de croître.
Plus d'un Majungais se prend à imaginer sa ville, premier port
de la Grande île, sa baie repue de cargos du monde entier, ses docks
chancelant sous le poids des containers sans cesse plus nombreux.
Et pourtant. Pourtant il faudra bien que Majunga sache rester modeste
et raison garder. Un unique fleuve à lui seul condamne tout espoir
du port occidental : la Betsiboka qui déverse ses alluvions dans
la baie et en limite considérablement le développement.
Les opérations de dragage seraient bien trop onéreuse pour
rendre l'opération rentable.
Doté de la seule école navale du pays, le port occidental
de Madagascar devra bien se résoudre à regarder de loin
les rivages du continent africain, dont les cargos prendront vraisemblablement
d'autres chemins pour échanger avec la Grande île.
Julie Desné
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