
On nous a promis des merveilles. Nosy
Be (littéralement la "grande île") est pourtant
si petite mais si charmeuse...
Nosy Be
a réussi à tirer son épingle du jeu touristique,
en attirant à elle seule près de 20 % des touristes de Madagascar.
Dès les années 1970, elle a porté les espoirs touristiques
de toute l'île rouge, essayant de quitter le plus possible les chemins
"roots" afin de regagner les standards internationaux. On les
comprend tous ces voyageurs de vouloir suivre les sentiers battus quand
ils sont si envoûtants. Avec ses collines qui semblent regarder
d'un air hautain la grande terre juste en face. Dans un périmètre
d'une quinzaine de kilomètres, cette belle île rassemble
végétation luxuriante, petite agitation urbaine et bien
sûr plages paradisiaques.
Exotiquement parfumé !
Ce petit coin de paradis a même sa personnalité
olfactive. Des senteurs uniques au monde, comme celle de l'ylang-ylang
qui flotte à chaque abord d'une des plantations, où l'arbre
est cultivé. L'ylanguier a quitté ses terres natales des
Philippines sous l'impulsion des parfumeurs français. Il est aujourd'hui
l'apanage des Comores et de Nosy Be, qui l'exportent pour la confection
de parfums des plus grandes maisons hexagonales. Ils ont pourtant un allure
étrange ces arbres torturés. Comme empêchés
de grandir. Comme cassés en plein épanouissement. En fait,
la taille régulière de l'arbre contraignent ses branches
à piquer vers le sol. Ce sont ses fleurs jaunes qui ont valu à
Nosy Be le surnom d'"île aux parfums". Ce nectar nécessite
cinq cent hectares pour produire 800 tonnes de fleurs qui donneront 20
tonnes d'huile essentielle par an. Outre l'ylang-ylang, on trouve
sur "l'île aux parfums" d'autres plantes aromatiques,
de la canne à sucre, de la vanille, du poivre et du safran.
Julie Desné
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