
Partir sur les traces de
producteurs de vanille paraît parfois relever de la quête
mystique plus que de l'enquête journalistique. Les tenants et aboutissants
de l'or vert de Madagascar attisent tant les sensibilités du moindre
habitant de la région, que les informations se collectent au compte-gousses.
D'autant que cette année les prix ont flambé, jusqu'à
380 euros le kilo. Les miradors s'érigent autour des plantations.
Les ateliers de tri sont sous étroite surveillance. C'est une véritable
fièvre qui touche la Sava* -région de l'est principale productrice
de vanille à Madagascar. Une fièvre qui pousse la plupart
des paysans hors de leur rizière pour se jeter dans les plantations
de vanille. Le riz n'a plus le vent en poupe et vient presque à
manquer dans les cultures de la région.
"Jusqu'à 380 euros le kilo"
Pourtant Madagascar perd chaque année un peu plus de terrain sur
le marché mondial, au profit de nouveaux concurrents tels que l'Indonésie,
l'Ouganda et même l'Inde. Les reflets dorée de la gousse
continue d'illuminer les pupilles des quelques 13 000 planteurs, dans
une région pourtant régulièrement malmenée
par une météo sans pitié. Car le nord de Madagascar,
c'est aussi la région des cyclones. "Gafilo", le dernier
en date, n'a pas dérogé à la règle en dévastant
tout sur son passage. La quasi-totalité des champs de vanille ont
été dévasté. Ce sont 24 000 hectares qui sont
aujourd'hui touchés. Une nouvelle année noire s'annonce
pour l'or vert.
* La Sava : contraction des villes Sambava-Véhomar-Antalaha..
Cette région, appelée aussi la "côte de la vanille",
est principale productrice de vanille de la grande île
Julie Desné
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