Les spectres de la flibuste
présentation

Ce n'est pas seulement le souvenir des manguiers de la place principale du petit port, ni ce petit bout de jungle déjà perdu dans l'océan, ni ces pêcheurs éparses rencontrés aux abords d'une plage paradisiaque, qui donnent une atmosphère si étrange à l'île de Sainte-Marie. A portée de vue à l'est de Madagascar, cette langue de terre de 60 kilomètres sur à peine 15 porte encore en elle les stigmates d'une étrange occupation étrangère : celles des pirates qui, aux XVIIe et XVIIIe siècle notamment trouvèrent dans ces ravinala en bord de mer un havre de paix, propice à la retraite méritée pour certains, ou aux rêves de grandeur des autres. Au début du XVIIIe, on dénombrait plus de 1 000 pirates à Sainte-Marie et dans les localités de la côte. Anglais, français, américains, des pirates du monde entier posent leurs pénates sur Sainte-Marie. Une aura qui tient aussi sans doute au poids de ces flibustiers dans le destin de l'île. Comme ce caporal La Bigorne qui, en épousant la princesse Bety, héritière de l'île et déjà petite-fille d'un pirate anglais et de la fille d'un chef malgache, céda Sainte-Marie à la France en 1750, lui conférant un statut spécial qu'elle a gardé jusqu'au XXe siècle. L'île aux Forbans et le cimetière des pirates sont les traces encore palpables de ce passage. A la tombée du jour les stèles rendent vie, le temps d'une épitaphe à ceux qui ont foulé ce sol.

Julie Desné

Fiche Technique

Population :
20 000 habitants dont 40% de population active

Economie :
Tourisme et pêche artisanale

Site particulier :
Le cimetière des pirates

> Note aux usagers du site © graphisme : ar.créa'h - photographies : stéphane dugast - illustrations : ar.créa'h > liens